Le siège de Géant

Le siège de Géant
Une merveille des monts Kabyè

jeudi 19 janvier 2012

DOWN THE ROADS

Depuis longtemps, il me trotte dans la tête le titre d'une chanson que j'aimerais écrire: DOWN THE ROADS. Ce matin, sous ma douche, j'ai mis un mot à côté d'un autre.
ça donne:

"Since the morning my boss layed me off
Since the evening my beloved sent me packing
Since the day the war threw me out of my country
I walk down down the roads
Douwn down the roads
Like thousand and thousand people
Jobless loveless dans homeless
Praying all the gods
Allah and Yehova, 
Bouda and Vaudou
Not to let me live  a while again
I worship eveil and dearth 
But I think I'm out of life
Out of dearth
And I still wander down the roads 
Down down the roads
Like thousand and thousand people 
Lifeless and dearthless down down the roads
Waiting for nothing to come
Lifeless and dearthless down the roads 
Down down down down the roads. 

jeudi 12 janvier 2012

REVENDICATIONS ET TRAITRISES : A QUI PROFITE LA MISERE DES TRAVAILLEURS TOGOLAIS ? LA PLAIE QU’ON REFUSE DE SOIGNER AUJOURD’HUI, CONTINUE DE POURRIR.


1991. 21 ans déjà ! Les associations universitaires MELD, OULD, GRAD, à la suite de plusieurs discussions avec le gouvernement d’alors, avaient obtenu la réduction de la bourse en 1ère année de l’université (16 000 au lieu de 21 600F) et une augmentation à partir de la 3ème et 4ème année, soit 32 000F. Ceux de 2ème année, devaient bénéficier toujours de la bourse de 21 600F. J’étais en 2ème année, donc, m’en fous !
Mais non ! Des revendications sont parties de toutes parts : une augmentation de 50% de la bourse. La LEDI à l’époque qui avait grande audience avait proposé deux options :
1.
a. Payement intégral de la bourse de l’étudiant à 45 000F ;
b. Privatisation du restaurant universitaire et ouverture à d’autres prestataires culinaires ;
c. L’arrêt des baux des villas d’étudiants amenant tout étudiant de se loger.
Et le cas échéant :
2. Augmenter la bourse de l’étudiant à 50%.
On était au lendemain des décès des AMENTO, MONESTO et compagnie, ces alambics de vandalisme, de traîtrise, de népotisme…
Et puis voilà ! La mayonnaise avait failli prendre. Le général Eyadéma (il avait du bon parfois, il faut le souligner) a voulu augmenter la bourse de l’étudiant de 50%. Sauf que, dans l’ombre agissaient certains caciques du régime. Leurs instruments : des étudiants de leurs ethnies contre les étudiants d’autres ethnies. La rengaine nous a constipés : c’est l’UFC qui monte les étudiants. Si vous laissez Olympio prendre le pouvoir dans ce pays… vos parents n’ont pas oublié la terreur des « Abloday sodja ».
Aujourd'hui le même Olympio est au gouvernement avec son UFC et il n'y a aucune amélioration sociale.
Un groupe naquit. Une nébuleuse d'associations coagulée autour de la haine tribale.
Je me souviens de ce jour au CNOU, dans le bureau du directeur où certains étudiants, clamaient doctement que « l’Etat n’a pas d’argent » pour augmenter les bourses de 50% ! Lamentable.
Et puis les discussions ont continué à Lomé II. Les étudiants ne s’accordaient pas sur leurs revendications. Les dissensions étaient trop flagrantes. Le général a alors congédié son monde et dit qu’il devait s’entretenir avec son ministre de l’économie et des finances, M. BARKE à l’époque, s’il y a pas un lutin dans ma boule qui m’ fait tlang tchang ! tlang tchang ! .
On était au vendredi 5 avril 1991. Le soir, on a fermé l’université. Jusqu’à nouvel avis. Les étudiants sommés de quitter les résidences universitaires.
Je me demande aujourd’hui, avec la pagaille au pouvoir, si le général avait vraiment entériné cette décision, parce qu’il est évident aujourd’hui, qu’on lui cachait énormément de choses.
Qu’importe ! Le père avait fermé l’université pour refuser de résoudre une crise estudiantine. Le fils, deux décennies plus tard, rebelote !
CONSTATS :
La condition de l’étudiant s’est empirée. Nous avions une bourse. Aujourd’hui personne n’en a. Il y en a parmi nous qui avaient obtenu des bourses pour aller palper les gonades des taureaux à Dakar et se trouvent les plus à pérorer aujourd’hui, à invectiver les étudiants.
Nous avions un restaurant universitaire, chaîne Est, chaîne Ouest, où nous allions tous nous empiffrer.
Aujourd’hui, il y a que les revendeuses qui offrent aux fortunés des plats de haricot, de riz, de « con », de pâte… les fils de cul-terreux, eux regardent de très loi, ces merveilles d’hôtel. On était tous là, dans les restaurants, à la bibliothèque, aux arrêts des bus, aux banques, on était là, on se connaît : on sait qui faisait quoi, on sait qui brillait, on connaît nos mérites en tant qu’étudiants, mais on est surpris que les médiocres d’hier décident du sort des étudiants aujourd’hui. Et pour résoudre cette misère qui crie sa faim, on ferme l’université et on divise encore les étudiants pour refuser de résoudre le problème.
1999 : Il y a 13 ans. La triskaïdékaphobie est la phobie du nombre 13. Est-ce que j’en souffre ? Mais parlons d’autres choses : en 1999, les enseignants contractuels avaient lancé à la rentrée de septembre, un mouvement de grève. La principale revendication portait sur les pensions retraites. Sur nos bulletins de paye, se trouvait la ligne CNSS (caisse nationale de sécurité sociale). Pourtant personne n’avait de carte d’assuré social ni numéro d’allocataire. Résultats : les avantages liés n’étaient dus à aucun. La caisse avait nos noms et numéros mais nous nous l'ignorions. La preuve, j’ai déclaré à mon employeur que je n’étais pas assuré. Mais lorsqu'il a voulu me faire établir ma carte d’assuré social, mon nom figurait mais j’avais rien cotisé pour ma retraite. Je dois aujourd’hui, si je veux jouir d’une retraite, compenser les cotisations du 1/05/1996 au 04/03/2002. Pourtant, je bosse depuis 1993. Allez voir qui m’a volé mon argent et mes vieux jours !
Bref, en avril 2000, le général licencie plus de 2500 enseignants, sans droits, sans rien. Parce que nous revendiquions nos droits à vieillir tranquillement.
A l’époque, on avait fait agiter également la fibre ethnique, opposant les sudistes et les nordistes. Les traîtres au CAPCOT, (ils ont été récompensés préfet d’ici et là, nommés directeur de ceci ou de cela), ont fait échouer la grève. Dans la foulée, le général avait lancé un autre concours de recrutement. Ça avait été la ruée totale. Voilà, les problèmes de l’enseignant d’hier, sont toujours présents, irrésolus. Ceux qui étaient accouru pour nous remplacer, sont les mêmes qui font grève aujourd’hui pour les mêmes conditions de l’enseignant.
Nous sommes au troisième jour d’une nouvelle grève des enseignants : le père avait licencié. Que va faire le fils ? Licencier aussi ?
LEÇONS A TIRER :
Ceux qui entourent les présidents veulent préserver leurs privilèges. Si on les envoie négocier, ils ne négocient pas pour le bien du pays, ils négocient pour enfoncer davantage le peuple dans la misère et garder tout pour eux.
Il est grand temps (les agents de la santé, les étudiants, les enseignants et même les élèves, ce que le Togo n’a jamais vu) que Faure écarte ses courtisans et provoque un débat national sur les conditions sociales des travailleurs. Il découvrira la puanteur de son peuple, puanteur qu’on cache depuis le père, qu’on lui cache à lui, parce qu’il y a des privilèges à engranger. S’il écoute ses ministres et conseillers, le Togo continuera de pourrir, mais il est encore temps d’effectuer un pansement efficace pour une guérison qui durera plusieurs décennies.