EDITO DU MOIS
Photo Noël Tingayama Mawo © Janvier 2013 |
Je me donne à cœur joie, puisque c’est la saison du mensonge,
la civilisation des menteries, disons-le haut, l’ère du mensonge couplé aux
t(u)eries, je voudrais me mentir joyeusement : le mensonge est le système politique
le plus exercé. Je ne revendique pas de brevet. C’est connu.
Le mensonge a été le refuge des craintifs, des pusillanimes.
Il est l'insulte malicieuse de ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir. Mensonges
boucliers, mensonges soporifiques, prêches hypocrites, messes-basses, mots
détournés aux sens pervertis, sens mal mâchés, mal avalés, cause des
indigestions et des contusions de cerveaux : le menu est plus impressionnant
qu’alléchant pour les âmes candides. Dommage qu’il n’y en a plus ! Le
mensonge délimite les espaces : il maintient dans le ghetto de la misère la
populace ignare, crédule, naïve et l’éloigne des menteurs qui eux se
complaisent sur les tapis rouges et le velours.
La faute est aux partis politiques, de gauche, de droite, du
centre, de dos ou de face, conservateurs, démocrates, travailleurs, paresseux,… tous sans exception. Ces
alambics distillent les maléfices. Tous naissent pour sauver l’homme-peuple de
l’homme-pouvoir, améliorer la vie de l’homo populus. Tous carburent
pourtant à l’égoïsme, à la cupidité et militent pour la survie des « chefs ».
En définitive, ils deviennent la lèpre de leur cible première : l’homme
misérable. Des messies diaboliques, de recruteurs d’âmes pour l’enfer sur terre !
Tout regroupement d’hommes qui vise le bien-être de l’homme
se corrompt et « virose », (de « viroser », faux-mot comme
fausse-monnaie) l’homo populus en péril. L’ambition est plus
mortelle que le paludisme : tout le monde vise le pinacle, la vie quintessenciée.
Chacun dans cette marre fangeuse, devient la marche pour l’autre, pernicieux,
vicelard et sans scrupules, véreux et retord plus que le créateur même de Méphistophélès.
Hommes liges, sicaires zélés, toute sorte d’accointance crée un tremplin
pour le chef. Le chef veut être dieu. Les courtisans veulent ravir toute l’estime
du chef. Plus personne ne fait son métier. Chacun empêche l’autre de faire le sien. A toutes les échelles.
Les poètes ont fui l’empyrée pour des vers sonnants et
trébuchants. Dilettantes hier, faussaires aujourd’hui : même la musique renâcle
à germer sur leurs lèvres. La main ne se tend plus. Le sourire se rabougrit
malgré les relevés ahurissants des applaudimètres et des sondages. Le chômage
sera toujours en crue. Le sida, mensonge ou pas, médiatiquement très transmissible,
génocidera, (encore un faux-mot comme
fausse-monnaie) la planète entière. Assurément ! La toxicité des
pollutions crée des embouteillages dans les poumons. Et dans les oreilles
soufflera toujours la démophonie, (il
faut devenir riche, à défaut, de faux-mots) cet air lugubre de la démocratie
pareil aux clochettes tintinnabulantes d’une population de fantômes
transbahutant leurs cauchemars d’anciens vivants.
L’espèce humaine s’est éteinte. Ne reste plus que des bêtes
humanoïdes, avec des embranchements obamoïde, hollandopithèque, merkelcéphales,
poutinacées, cameroonophytes, kaddhaphage et assadophage… Obama, Hollande,
continueront de distribuer des dimissoires à leurs aigrefins Faure, Sassou, Bya, Débi, Bongo, Boutéflikha, lesquels braderont à l’encan richesses et reliquaires de leur territoire. La pauvreté est la fille aînée de l’égoïsme,
malheureusement, elle a pour mères fertiles et frappées d'a-ménopause , la cupidité, l’ambition, la
menterie…Aucune révolution ne sauvera l’homme de l’homme dans ce combat farouche et mortel
de lycaons où même le dernier survivant se dévorera sans appétence. Le monde
dépassera les mille milliards d’individus que l’homme sera mort depuis. Nos cœurs
ne sont plus l'asile de l’autre, le frère; le cœur cité lamartinienne de la fraternité : "l'égoïsme et la haine ont seuls une patrie; la fraternité n'en a pas!". Ils abritent l’amour
mortel de Caïn et d’Abel.
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