« Demandez, et l'on vous donnera ;
cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque
demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.
Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ?
Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc,
méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à
combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de
bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » (Matthieu 7. 7 – 11). L’on
vous donnera donc au centuple. Si vous le demandez cent mille fois.
21
novembre 2014 l’opposition togolaise a marché. Elle réclame des réformes. Ou
plus précisément, elle ne veut plus de Faure à la présidence de la république.
C’est en fait en cela que se résument les réformes. En face le parti au pouvoir
s’arc-boute. L’argument massue est une disposition de la CEDEAO qui stipule qu’aucune
constitution ne doit être touchée dans les six mois précédant une élection. Le
projet de loi portant sur ces réformes a été débouté le 24 juin 2014 à
l’assemblée nationale par 64 députés. Combien sont-ils de députés UNIR au
parlement ? 63 me semble-t-il. Nonobstant ce rejet de l’assemblée
nationale, l’opposition entame des marches afin de les obtenir. La révolution
burkinabè qui a triomphé de Blaise Compaoré semble galvaniser l’opposition
togolaise qui espère un effet boule de neige. L’allégorie saisonnière ne sera
pas un printemps nègre, mais un harmattan peul.
Une
lecture entre les lignes de ces versets fait apparaître cette clause :
celui qui demande doit être digne de recevoir. Image : on ne donnerait pas
des diamants à un porc qui les demande car il ira se vautrer dans la gadoue
avec. On ne donnerait pas une braise, et il me plaît d’ajouter, incandescente
bien qu’une braise le soit déjà, à un enfant qui hurle après elle. Goujaterie
et puérilité caractérisent notre opposition. Depuis 1990, cette opposition
s’est escrimée du peuple ; peuple matraqué, mitraillé, transporté, membres
cassés, têtes fracassées dans les centres de santé ou déporté dans les
cimetières et les tombes inconnues. 1990 – 2014 : 24 ans. L’opposition va
encore s’escrimer du peuple. Faure n’est pas Eyadema ; la soldatesque du
père ne se régale plus ou peu du peuple. L’œil de la communauté internationale
est ouvert.
Je
l’ai répété dans plusieurs de mes posts sur https://www.facebook.com/tingayama.mawo
et dans mon blog, http://www.mots-trottes-rues.blogspot.com/
: cette opposition est frappée d’une inintelligence qui se métastase. Elle est
percluse par une imbécilité que seule une nouvelle génération d’opposants
pourra se débarrasser de ces gènes teigneux. Le discours de cette opposition
manque de cohérence. Les propos sont aux antipodes des actions. Les partis
politiques sont des convulsions ethniques ou tribalistes : quel parti de
l’opposition peut-il revendiquer une envergure nationale ? Dans quelles
autres villes du Togo l’opposition a-t-elle organisé la marche du 21 novembre ? Le Togo selon l’opposition,
ne se limiterait qu’à Lomé ? Je frappe ce mot d’"impopulisme" septentrional, calqué sur le mot "d’immatérialisme",
doctrine qui nie l’existence de la matière, pour affubler cette opposition.
S’il existe un autre mot, je suis votre élève. Merci.
Bref
rappel : le 27 septembre 1992, le peuple togolais avait voté pour sa
constitution avec limitation de mandat et mode de scrutin.
« Article 59 - Le Président de la République est élu au suffrage
universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. En
aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats.
Article 60 - L'élection du Président de la République a lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. »
Article 60 - L'élection du Président de la République a lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. »
La loi n°2002-029 du 31 décembre 2002 a procédé à la
révision de la constitution et les articles cités sont devenus :
Art.
59 :
Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret
pour un mandat de cinq (5) ans.
Il est rééligible.
Le Président de la
République reste en fonction jusqu'à la prise de fonction effective de son
successeur élu.
Art.
60 :
L'élection du Président de la République a lieu au scrutin uninominal majoritaire
à un (1) tour.
Comprenons :
« Le
Président de la République reste en fonction jusqu'à la prise de fonction effective
de son successeur élu. » : un président élu peut donc refuser
de partir ou accidenter mortellement le nouvel élu.
Qui
racontera les avatars de ce texte fondamental ? Qui désignera les auteurs
de sa perversion ? En nommant Eyadema, omettra-t-on de mentionner Edem
Kodjo aux législatives de 1994 lorsqu’il sema les tessons d’infidélité dans la
majorité d’Agboyibor ? Quel est le tort de Faure d’avoir hérité d’une
opposition cancre, cupide et d’une constitution vouée à la prostitution ?
Du reste, Faure a-t-il déjà annoncé sa candidature pour 2015 ? Pourquoi ce
branle-bas de jacqueries ?
Lorsque M.
APEDO-AMAH Ayayi-Togoata avait démissionné du CAR, il avait motivé son
départ : je suis un intellectuel et mon discours doit contribuer au
bien-être de tous les Togolais. Alors aux opposants togolais je dis :
soyez intellectuels si vous n’avez ni la compétence ni le charisme pour être
leader. On ne devient pas président d’un pays sur des lubies.
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