Le siège de Géant

Le siège de Géant
Une merveille des monts Kabyè

samedi 24 février 2018

Le peuple des décharges publiques



Je t’ai vu, je te vois.
Par les rues boueuses
Et sur le bitume mité
C’est certain : je te verrai courbé 
Le front couvert de sel,
Les doigts de lépreux
Et les fesses calleuses de singe.
Ton œil s’emplit d’ombre
Quand ta bécane est crevée
Ton cœur saigne
Quand ton réservoir à soif
Ou quand la pompe est plus haute que ta poche.
Dans ta tête pourtant
T’as pour rez-de-chaussée
Ton préscolaire et primaire
Ton premier est ton secondaire
L’université est ton quatrième étage :
Immeuble dont tu ne peux jouir.
Ta terre mère t’aime le dos tourné
Le curé du coin t’a oint du dernier nom
Zed de mépris, Zed de flics ripoux
Zed des nuits sans aubes, Zed des jours bigarrés.
Je t’ai vu, je te vois
Le nez constipé de fumées et de poussières
Le cœur plein d’amertume
Et le bec en crue d’insultes
Allant ta route de galère :
Salut Zed, vas-tu ?



lundi 11 décembre 2017

Photos de voyages

Photo NTM © Mars 2017

Niger
Photo NTM © Mars 2017

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Photo NTM © Mars 2017

Quand écloront les oeufs


Photo
©
NTM, Mars 2017- Dosso, Niger

Mon pays se trouve à l’Est
Dans un coin de sa mémoire
Il y a des œufs
Dans les œufs
Il y a les chiots.
Quand écloront les œufs
Gare aux voleurs de vies
Gare aux chapardeurs d’espoirs.
Les chiots viendront les crocs dehors
Les rues seront enceintes de fuyards.
Je croque mes dents
Le sommeil dans les muscles
Dans les œufs de mon pays
Couvent des chiots aux crocs vengeurs.