Le siège de Géant

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Une merveille des monts Kabyè

mardi 26 avril 2011

Festival National des Griots à Pagouda: et si on se limitait à la culture?

Le samedi 23 avril, j'ai été attiré à Pagouda, comme une mouche par le sucre, par un festival qui est à sa deuxième édition. J'ai à plusieurs reprises écouté et apprécié les chants des griots de cette région du pays, d'ordinaire muette en matière culturelle. Alors j'étais parti avec ce creux d'envie de délecter ces chants griotiques pleins de philosophie et de sagesse de vie. Mais un festival reste un festival avec ses lourdeurs protocolaires. Et ça a sapé mon envie. Prévu pour démarrer à 15 heures, heures locales, heures TU, le festival n'a effectivement commencé qu'autour de 16 heures 30. Et comme pour éprouver le public, les discours ont duré plus d'une heure. On se serait passé royalement de ces discours brodés de fils politiques. Et ça ce n'est pas bon pour la culture. La culture s'exprime mieux sans le politique dans ses jupes. Et ce festival gagnerait à réduire au maximum, l'implication du politique tant dans son organisation que dans son déroulement.  
14 groupes ont concurru. A 18 h 30, on en était au 6ème groupe. Et moi je suis parti car j'ai horreur de rouler la nuit, surtout sur une rue pleine de nids de poules, pour faire euphémisme, sinon on parlerait de puits, pour parler hyperbole. Alors je suis rentré à Kara déçu. Il semble que le festival ait pris fin autour de 23 heures.
Ce qui est regrettable c'est la précipitation dans laquelle les concurrents ont livré leurs prestations: chaque groupe avait 7 minutes au premier passage pour aborder les thèmes du sida, de l'exode, de la famille, de la prostitution, du trafic des enfants... Les organisateurs auraient pu étendre le festival sur trois jours et insérer d'autres activités culturelles ou de développement communautaires, genre ville propre, conférences-débats, visites découvertes du pays?
Mais l'impression que j'ai eue tout de suite, on dirait que la population n'a pas été impliquée. Le public était surtout composé de personnes venues d'ailleurs (Lomé, Kara surtout).
Les festivals naissent en portant en eux leur propre perte s'ils doivent reposer sur des tuteurs politiques. Parce que l'individu politique disparaît et en disparaissant, il disparaît avec le festival. Le FESTNAG devrait se dédouaner de cette charge tutélaire.

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