J'ai lu et relu le discours programme du premier ministre Gilbert Houngbo. Je suis resté sur une immense déception. La haute poésie politique qui offre les nuages et la lune sur un plat argenté un soir de diète.Pourquoi la politique se refuse-t-elle la formule simple et se sent-elle obligée d'emprunter les voies sinueuses pour dire qu'elle fera ce qu'elle ne fera pas?
Je m'étais attendu à deux mots simples mais importants dans son programme: la citoyenneté et le plastique.
Le mot "citoyen" n'est apparu qu'une seule fois dans un discours de 23 pages, format A4. Nulle part, le mot plastique. Nulle part.
le vrai travail à faire, c'est d'apprendre au Togolais à être citoyen. Si le Togolais est citoyen, "la rigueur accrue" de la gestion du port autonome de Lomé serait une économie de temps et d'énergie. La corruption et les détournements, loin de penser à leur éradication définitive, ne seront que des pratiques odieuses sporadiques. Alors que maintenant, elles paraissent comme la voie autorisée d'enrichissement personnel.
Quant au plastique, il est inconséquent de le mettre dans le vaste mot de "pollution", revenu 2 fois dans le programme. Si on ne s'est pas encore rendu compte de la menace que constitue le plastique, alors il faudra que nos dirigeants aillent cultiver du manioc au Sahara ou le sésame en Sibérie. Il faut déclarer une guerre sans merci au plastique au Togo. Sans quoi, le Togo, bientôt sera dans la sous-région, la capitale du plastique jeté.
En 2004, Kigali portait encore sur les murs et dans les rues les stigmates du génocide et les plastiques qui ôtaient la beauté à cette ville. En 2010, Kigali est une ville qui mérite un détour de plusieurs jours. Libreville a aussi lancé une guerre contre le plastique.
L'exemple est souvent bon maître.
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